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Finissantes en basketball : entrevue avec Roxanne Douaire et Ève Labissière

Par Laurent Palacio-Tellier

Pouvez-vous commencer en nous parlant un peu de vos études?

Roxanne : Je n’ai pas eu un parcours typique. Je suis entrée à l’université à la session d’hiver 2016, donc en mi-année, via un transfert du collégial. J’étais inscrite au certificat en anglais pour faire des cours préalables au bac que je termine actuellement, le bac d’intervention en activité physique, profil kinésiologie. Le sport m’a toujours intéressée et je voulais voir si cette passion pouvait se conjuguer avec mon travail. Mes expériences de stage m’ont confirmé mon intérêt pour travailler dans ce domaine.

Ève : J’ai étudié un an en psychologie, puis j’ai réalisé dans un de mes cours que je devais faire entre 7 et 11 ans d’études et c’était beaucoup trop pour moi! Aussi, j’aimerais peut-être travailler dans d’autres pays et en étant psychologue, ça n’aurait pas été possible en raison des différentes règles de pratique. Je me suis donc réorientée vers le bac en communication marketing, que je vais terminer cet automne. J’ai fait un stage dans ce domaine-là cet été et je sens que c’est une spécialité qui va me plaire plus tard.

Roxanne, tu as arrêté ton parcours au sein des Citadins l’année dernière. Tu as donc joué avec la formation de basketball de 2016 à 2018 pour ensuite revenir pour la saison 2019-2020. Explique-nous ce qui a engendré ce départ et ton retour au sein des Citadins.

Étudier en même temps que jouer a toujours fait partie de ma vie scolaire, mais la réalité universitaire m’a rattrapée. J’ai toujours été une personne stressée de nature et la place du basket par rapport à mes études devenait trop grande. J’ai donc décidé d’arrêter, car oui mon idée de départ était d’arrêter et non pas de prendre une pause d’un an, pour me consacrer à bien finir mes études avec de bonnes notes. J’ai pratiqué quelques fois avec l’équipe durant l’été et l’idée de revenir terminer en beauté pour une dernière saison m’a plu. Une façon de boucler la boucle.

Pour ta part Ève, tu as également dû t’éloigner des terrains, mais pour des raisons différentes. Éclaire-nous sur ces raisons et ce qui t’a poussé à continuer.

En fait, j’ai eu beaucoup d’ennuis physiques si on peut le dire ainsi. Je suis arrivée dans l’équipe avec une blessure à la cheville, mais je devais faire mes preuves pour gagner ma place et j’ai donc joué avec cette douleur. Ensuite, à ma deuxième année, j’ai dû me faire opérer au genou. C’était déjà ma deuxième opération à cet endroit, après celle que j’avais eue à l’âge de 15 ans. Non seulement j’ai manqué l’année au complet, mais j’ai aussi subi une commotion et une entorse cervicale à mon retour l’automne suivant. Après ça, j’ai enfin pu jouer pendant un certain temps, mais des problèmes plus graves sont apparus. Je n’avais plus de sensation dans mon pied, et les médecins ont même pensé que ça pouvait être la sclérose en plaques. Finalement, les tests ont démontré que mon péroné se déplaçait facilement et qu’il n’était plus rattaché à rien. J’ai donc subi une opération exploratoire et malgré les douleurs chroniques, je peux rejouer au basket à la surprise de mon médecin et à mon grand plaisir.

Je dirais que j’ai continué simplement parce que je ne voyais pas d’intérêt à arrêter. Pendant tout mon parcours scolaire, à partir de la 4e année, j’ai jumelé école et basketball. Lâcher n’était donc pas une option pour moi. Je voulais atteindre mon maximum et j’ai donc tout fait pour tenter de l’atteindre. Je pense que je suis têtue!

D’un point de vue personnel, comment percevez-vous votre évolution au cours de vos années à l’UQAM?

Roxanne : L’année de pause du basket que j’ai prise l’année dernière m’a vraiment permis de percevoir les choses différemment. Avant, j’étais très stressée; le stress des matchs et des examens s’accumulait et cela était difficile à gérer. La pause m’a permis de relativiser les choses. J’angoisse moins et je profite plus du moment, sans avoir peur de m’exprimer lorsqu’un événement ou une situation me stresse.

Ève : Je crois que faire face à autant de blessures m’a fait réaliser certaines choses, car on ne peut pas prévoir ce genre de malchances. Les médecins n’étaient pas certains que je pourrais rejouer au basket, alors simplement le fait d’avoir tout donné et d’être allée au bout de moi-même est une réussite personnelle. C’est sur ce point que j’ai évolué, je crois. Je me concentre sur ce que j’arrive à contrôler.

Est-ce que la fin de votre parcours avec les Citadins est synonyme de deuil, où alors êtes-vous prêtes à passer à autre chose?

Roxanne : Ayant toujours joué au basket, c’est sûr qu’envisager de ne plus jouer est un deuil. Lors de ma pause, j’ai pu constater à quoi ressemblerait ma vie sans le basket. Évidemment, tu as trois fois plus de temps pour tout le reste que tu veux faire! Ça aussi, c’est une grande différence. J’estime être prête à passer à autre chose et je suis satisfaite de mon parcours.

Ève : C’est difficile d’imaginer que je ne jouerai plus, mais ma grosse opération l’an dernier m’a fait réaliser que j’avais mis ma santé de côté pendant un moment au profit du basket. En même temps, je savais que je ne pouvais pas atteindre un niveau supérieur à celui où je me suis rendue et donc que mon objectif était atteint d’une certaine façon. Ça facilite la transition, disons.

Quel est le meilleur souvenir de votre passage avec les Citadins?

Ève : Pour ma part, mon retour au jeu avant Noël, à la suite de mon opération exploratoire, m’a vraiment marquée. L’intensité que j’ai amené sur le terrain, alors que j’avais beaucoup de craintes et que je ne savais pas si j’allais pouvoir rejouer, ce fut une fierté pour moi. Savoir que malgré tout, je pouvais encore jouer et apporter quelque chose à l’équipe c’était important pour moi.

Roxanne : Je crois que ça serait dès mon arrivée, lorsque j’ai annoncé à Albena, la coach à ce moment, que je me joignais à l’équipe. La semaine suivante nous partions déjà pour un camp d’entraînement en Floride. Ce fut donc une introduction rapide et intense au style de jeu, à la tactique, au niveau et aux filles en général. Cette immersion était sûrement mon plus beau moment.

La formation de basketball des Citadins a terminé sa saison avec la médaille d’argent au cou. Nos athlètes se sont inclinées, samedi dernier, dans une finale chaudement disputée face au Rouge et Or à Québec.

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