Cet automne, tous les étudiants-athlètes ainsi que l’ensemble du personnel d’encadrement des Citadins – entraîneurs, thérapeutes, personnel de soutien – ont suivi une formation portant sur les diverses situations d’abus sexuel, physique et émotionnel pouvant exister en milieu sportif. «Nous sommes l’une des premières universités québécoises à offrir une formation de cette nature à nos équipes d’excellence sportive», souligne Jean-Pierre Hamel, directeur du Centre sportif.
Les relations de pouvoir entre entraîneurs et athlètes et entre vétérans et recrues, la pression des pairs lors des activités d’intégration, la proximité lors des voyages en équipe, les contextes de consommation d’alcool ou de drogue et la notion de consentement libre et éclairé sont quelques-uns des thèmes abordés. La formation, d’une durée de deux heures et demie, est donnée par Annie Caron, conseillère au Bureau d’intervention et de prévention en matière de harcèlement (BIPH), et Sarah Bilodeau, intervenante sociale au CALACS Trêve pour elles. Maude Rousseau, directrice du BIPH, a aussi collaboré à créer la formation.
«La formation interactive laisse beaucoup de place aux interactions, aux questions et aux réflexions, souligne Annie Caron. Puisque les étudiants-athlètes sont rencontrés en petits groupes, nous pouvons aborder de front l’ensemble de leurs préoccupations et déconstruire certains mythes ou préjugés.»
Cette collaboration entre les Citadins, le BIPH et le CALACS s’inscrit dans le contexte du mouvement #MeToo et de la loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur. Elle fait également suite à des incidents de nature sexuelle impliquant des équipes sportives universitaires au Canada et aux États-Unis qui ont défrayé la manchette au cours des dernières années.
Contexte favorable à la discussion
Depuis la mi-octobre, Annie Caron et Sarah Bilodeau rencontrent, chaque semaine, des groupes d’étudiants-athlètes. Deux équipes sont jumelées, par exemple les équipes de volleyball féminin et de cross-country féminin, ou encore de soccer masculin et de badminton masculin. «Former des groupes non mixtes crée un contexte favorable à la discussion, affirme Annie Caron. En étant entre filles ou entre garçons, les étudiants-athlètes sont moins gênés de dire réellement ce qu’ils pensent.» Une rencontre a également eu lieu avec le personnel d’encadrement.
Bien qu’il soit trop tôt pour analyser les impacts de cette formation, sa réception est très positive chez les étudiants-athlètes. «Cette initiative contribuera certainement à une prise de conscience du harcèlement sous toutes ses formes et à rendre tout le monde plus vigilant», mentionne Daniel Méthot, coordonnateur du programme d’excellence sportive des Citadins.
Pérennité de la formation
Il est déjà prévu que cette formation soit reconduite avec les Citadins tous les ans. «Le tiers des 160 étudiants-athlètes des Citadins se renouvelle chaque automne, précise Jean-Pierre Hamel. Les sensibiliser à ces enjeux fait partie de nos priorités.»