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Étudiant-athlète ou athlète -étudiant, le témoignage d’une finissante émérite, Amélie Charron-Delage

Chaque Citadin a un parcours d’étudiant et d’athlète différent et unique. Si certains savent depuis toujours qu’ils veulent poursuivre leurs études jusqu’à l’université, pour d’autres c’est la passion pour leur sport qui leur permet d’avoir accès aux études supérieures.

Nombreux sont les parcours inspirants et les histoires heureuses. C’est le cas d’Amélie Charron-Delage, membre de la formation féminine de soccer, étudiante à la maîtrise en science de la gestion et l’une des meilleures étudiantes du programme sportif. 

Le parcours d’Amélie est singulier. Permettez-lui de vous le raconter. Et le tout met parfaitement la table pour le dévoilement des mérites académiques qui seront dévoilés dès demain.

« Étant une étudiante ayant des difficultés académiques (puisque je suis à la fois dyslexique, dysorthographique et comme si cela n’était pas suffisant, j’ai aussi un problème d’audition centrale…), pas besoin de vous dire qu’à la première vue, je ne suis pas le cheval de course sur lequel la plupart miseraient dans la course aux résultats académiques. Et pourtant, aujourd’hui je suis à la maitrise, je figure parmi les meilleures de ma cohorte et je suis boursière pour mon projet de recherche.

Quand est venu le temps de choisir l’université où j’allais étudier, il était essentiel pour moi de choisir un endroit où je pourrais jouer au soccer, car entre vous et moi j’étais beaucoup plus motivée à faire partie du circuit RSEQ que d’étudier en administration. J’ai finalement arrêté mon choix sur l’Université du Québec à Montréal, car sa culture s’agençait mieux avec le mode d’éducation que je désirais obtenir, c’est-à-dire une éducation axée sur l’individu plutôt que sur des aspects techniques. Je n’ai pas été déçue de mon choix. Dès mon arrivée, j’ai été encadrée par toute l’équipe des Citadins et par le Service d’accueil et de soutien aux étudiants en situation de handicap (SASESH).

Je me rappelle ma première session et ma première semaine d’examens intra. À ce moment-là, je m’entraîne avec l’équipe à raison de 20h par semaine, je suis cinq cours et comme si ce n’était pas assez, je travaille 15h par semaine. Beau combo ! Pas surprenant que mes résultats académiques en prennent un coup. Je reçois des avis de la direction du programme des Citadins, car si je n’atteins pas un minimum de crédits réussi et je m’enligne pour être expulsée de l’équipe de soccer. L’université m’envoie aussi des courriels pour m’avertir qu’un éventuel échec surviendra si je ne réussis pas à remonter mes résultats … en d’autres termes, c’est la catastrophe !!! Je voyais déjà les surenchères sur mon cheval, « 1 000 $ sur le cheval #9, comme quoi, il va terminer dernier ».

À ce moment-là, le soccer représentait ma seule satisfaction, car contrairement à l’école je performais! Je performais suffisamment bien pour avoir été nommée recrue de l’année dans mon équipe cette année-là. J’avais du plaisir avec mes coéquipières et cela même si dans les faits nos résultats n’étaient pas exceptionnels. Malgré cela, à ce moment-là, je me qualifiais davantage d’athlète-étudiante plutôt qu’étudiante-athlète.
 
Ce qui m’a permis de ne pas baisser les bras c’est ma famille, mon copain et mon équipe. S’ils n’avaient pas été là pour me soutenir, je crois que même moi je n’aurais pas misé sur mon cheval…à ma première année universitaire du moins.

J’ai choisi d’effectuer un baccalauréat par cumul de certificats, car je ne parvenais pas à trouver ce qui me passionnait. J’ai donc effectué un certificat en administration, un autre en animation recherche culturelle et enfin un dernier en administration des services publics. Le passage d’un programme à l’autre m’a permis non seulement de me motiver, mais aussi de monter mes notes en vue de me doter d’une moyenne suffisamment élevée pour me laisser le choix entre continuer à étudier ou bien d’aller sur le marché du travail. J’ai choisi de poursuivre mes études.

Aujourd’hui, je crois avoir trouvé ma voie et même si je suis encore confrontée à certaines difficultés, je performe plutôt bien, je dirais même très bien. Bien qu’extrêmement fière de mon cheminement académique, j’avoue l’être tout autant de celui de l’équipe féminine de soccer de l’UQAM. Au cours des 5 dernières années, le programme a eu lui aussi eu une incroyante évolution. En effet, à l’automne 2019, l’équipe a battu tous les records et a terminé au premier rang du classement et s’est rendue jusqu’en finale provinciale.

 Même si mon parcours a commencé de façon plutôt hasardeuse, je crois qu’au final, je ne m’en suis pas trop mal tirée, je dirais même que j’en ressors beaucoup plus outillée. Je crois qu’un cheval de course n’est rien sans l’équipe de son écurie, son jockey et son ranch. Dans mon cas, croyez-moi mon cheval était le mieux équipé en ville ! Je pense que pour toute chose, que ça soit dans le sport, à l’école, ou dans la vie en général, ce n’est pas le commencement qui compte, mais bien la finalité. Aussi j’ajouterais qu’il faut savoir garder les joueurs qui croient en nous et qui déploient de l’énergie pour permettre à notre cheval de rattraper le peloton et même parfois, le dépasser.»
 
Amélie